Quatrième de couverture
Mila, une jeune italienne, revient sur l'île paradisiaque de son enfance, espérant y dissiper le mal-être qui l'assaille depuis un drame familial.
Très vite, d'autres voix se mêlent à la sienne. Huit voix venues de l'autre côté de la Méditerranée qui crient leur détresse, leur rage et la force de leurs espérances.
Mon avis
C’est le deuxième livre que je lis de l’auteur,
après Là où naissent les nuages qui m’avait
beaucoup plu. C’était plein de sensibilité, cette jeune fille en quête d’identité
sur fond d’humanitaire au fond de la Mongolie, avec un message fort sur notre
société actuelle et les problèmes qui peuvent exister dans le monde.
Avec Refuges,
l’auteur nous confronte à une autre réalité, bien plus affreuse, celle de
clandestins qui fuient leur pays pour diverses raisons mais avec une seule
chose en tête : avoir une vie meilleure en Europe. Pour cela ils sont
prêts à tout, payer des fortunes et risquer leur vie pour avoir la chance d’y
parvenir. Leur voyage les mène bien souvent à Lampedusa, sur les côtes
italiennes.
L’histoire est partagée entre plusieurs voix,
tout d’abord avec une narration à la 3e personne où nous suivons
Mila, une jeune italienne dont la vie a été bouleversée suite à la mort de son
petit frère alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Cela a profondément changé sa
manière de vivre et surtout ses parents qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Elle cherche sa place dans cette nouvelle famille suite à ce drame et elle
espère que ses « vacances » à Lampedusa puissent l’aider. En dehors
de cela, nous entendons la voix de différents adolescents, de clandestins qui
cherchent à fuir leur pays coûte que coûte à cause de la misère et la
dictature. A travers ces récits nous voyons toute leur rage face à leur
situation mais aussi leurs espoirs, celle d’un avenir meilleur, ailleurs, en
Europe.
C’est un livre très touchant qui ne peut pas nous
laisser indifférent. Il est évident que c’est un vrai problème, que ces
clandestins soient obligés de fuir à cause des conditions de vie et parce qu’ils
ne voient aucun avenir chez eux. Et de l’autre côté, c’est un problème pour l’Italie
qui se voit accueillir de plus en plus de gens mais qui ne peut pas tous les
prendre en son sein. D’où cette loi qui interdisait aux gens, notamment aux
pêcheurs de leur porter secours sans quoi ils pourraient aller en prison. Mais ce
n’est pas humain, on ne peut pas décemment laisser des gens mourir parce qu’on
n’en veut pas.
Des solutions doivent être trouvées. L’auteur n’en
donne pas, et ce n’est pas spécialement son rôle non plus ici mais plutôt de
montrer que de telles choses existent, d’en faire prendre conscience. Ce qui
est le cas de Mila qui ignorait tout de ces problèmes et qui va les découvrir
grâce à Paola, et plus encore…
Une note de l’auteur à la fin de l’ouvrage rappel
les faits passés en 2013 où bon nombre de gens ont trouvé la mort près des
côtes de Lampedusa, dont on a pu reparler en ce début d’année 2015. Ce n’est
pas un fait nouveau, cela dure depuis au moins les années 90.
En bref, Refuges
est un roman touchant fort et poignant qui permet de mettre en avant une
affreuse réalité, celle de la fuite d’un pays à cause de ce qui s’y passe. C’est
également le récit d’une traversée qu’ils doivent endurer dans le but d’une vie
nouvelle, sans avoir tout à fait la garantie d’arriver à bon port sain et sauf.
Mais une fois sur place, pourront-ils vraiment trouver ce qu’ils sont venus
chercher ?
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